Notre paroisse porte le nom de Saint Jean XXIII

En cliquant sur les liens hypertextes, nous vous invitons à mieux connaître celui qui s’appelait Angelo Giuseppe Roncalli et qui, quand il a été élu pape, a pris le nom de Jean XXIII.

Dès le 25 janvier 1959, Jean XXIII convoque le Concile Vatican II qui est considéré, généralement, comme l’événement le plus marquant de l’histoire de l’Église catholique au XXe siècle, symbolisant son ouverture au monde moderne et à la culture contemporaine.

Il est ouvert le 11 octobre 1962 par le pape Jean XXIII et se termine le 8 décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI.

Il s’est traduit par la production de divers textes (4 Constitutions, 3 déclarations, 9 décrets) dont certains ont profondément renouvelé la compréhension de l’Eglise sur sa mission et son lien avec le monde, en particulier avec les autres religions.

Jean XXIII a aussi marqué par sa manière d’intervenir en faveur de la paix au moment de la crise des missiles de Cuba et par son encyclique « Pacem in terris » (La paix sur la terre). Il a écrit bien d’autres textes.

Vous trouverez ci-après le texte d’une présentation de Jean XXIII et du Concile faite par le père Jean-Pierre Roche, ancien curé de la paroisse Jean XXIII (1994-2003)

A nous de vivre  aujourd’hui du même esprit qui l’animait.

Paroisse St Jean XXIII du Bois l’abbé / Mardi 23 mai 2023 : Jean-Pierre Roche

JEAN XXIII ET LE CONCILE VATICAN II

LE PLUS GRAND RASSEMBLEMENT DE L’HISTOIRE DU MONDE (1962-1965) :

« Ce ne fut pas le plus grand rassemblement mondial par le nombre de personnes rassemblées à un moment donné, mais ce fut la plus grande rencontre, c’est-à-dire un rassemblement dont l’agenda requérait l’attention soutenue de tous les participants, et dont le résultat se traduisait en décisions effectives. » John O’Malley.

Un événement qui fut une surprise à plusieurs titres: l’Esprit souffle où il veut.

  • Un « pape de transition » : Jean XXIII (1958-1963)
  • Homme de Dieu et homme du peuple
  • Un diplomate (Bulgarie, Turquie, Paris) et un pasteur (Venise)
  • Bonté, simplicité, humour, traditionnel, humain !
  • 1959 : trois mois après son élection : l’annonce (25 janvier), la consultation des évêques du monde et la convocation officielle (25 décembre).
  • Une popularité mondiale exceptionnelle au moment de sa mort.
  • Un « concile œcuménique » ?
  • Concile : 20 conciles avant > définitions, contre les hérésies, doctrinal > pas de nouveau dogme, pas de condamnation, un concile « pastoral ».
  • Œcuménique = universel. Les deux sens du mot.
  • Un objectif ambitieux : l’aggiornamento de l’Église.
  • Une mise à jour pour répondre aux besoins de l’époque.

Jean XXIII à l’ouverture du Concile : « trouver pour le message chrétien des formes adaptées à notre temps ».

  • L’Église toujours en réforme, mais pas une mise au goût du jour !
  • Plutôt un retour aux sources pour mieux vivre la mission aujourd’hui.
  • Un événement unique : 1962-1965
  • Par le nombre de participants : 2 400 pères conciliaires à chaque séance ! (contre 750 à Vatican I, 200 au concile de Trente au 16° s), accompagnés d’un secrétaire et/ou d’un théologien = 7 500 personnes à Rome à cause du Concile en comptant la presse.
  • Par la provenance des participants : 64 % de non-européens ! A Vatican I, majorité écrasante d’européens et 40 % d’italiens !
  • Par la durée du rassemblement : 4 ans ! = 10 semaines par an. 4 sessions.
  • Par la présence de 180 observateurs non-catholiques invités à toutes les séances publiques et aux 140 congrégations générales.
  • Par la présence des médias grâce à l’immense popularité du « bon pape Jean » dont le magazine Time fit « l’homme de l’année 1962 ». L’intérêt était suscité par le secret mal gardé des débats et la perspective de changements dans une institution qui avait donné jusqu’ici l’image d’une Église qui ne change pas.
  • Par la largeur de ses centres d’intérêt : le Concile veut s’adressait à tous les hommes et toutes les femmes (cf. les messages du Concile).
  • Par l’impact immédiat sur les communautés : abandon de la soutane, messe face au peuple et en langue vivante.
  • Mais… le dessin de Plantu « ça manque de femmes ! » et même de laïcs : 21 « auditeurs » laïcs, dont trois hommes qui sont intervenus (sur l’apostolat des laïcs, sur la pauvreté dans le monde et sur la mission des laïcs dans le monde moderne). Pour la première fois, sept femmes laïques et huit femmes religieuses sont admises comme « auditrices »
  • Une première session mouvementée entre les évêques du monde et la Curie :
  • Le cardinal Liénart (Lille) demande à la première séance le report des élections aux différentes commissions. Tonnerre d’applaudissements !
  • Les pères conciliaires avaient reçu sept schémas préparatoires. Beaucoup furent retoqués ou transformés. Le Pape accepta.
  • Les séances avaient lieu le matin. Les après-midis et les soirées, il y avait le travail en commission, les rencontres entre groupes linguistiques, les conférences des experts.
  • Clôture de la 1° session par Jean XXIII le 8 décembre 1962. Le pape relève les points positifs : le rapprochement des évêques du monde entier et l’expression de divergences qui témoignent de la liberté dans l’Église.
  • Jean XXIII réserve deux autres surprises :
  • Le 11 avril 1963 : Pacem in terris (La paix sur la terre).
  • Le 3 juin, il décède. Grande émotion dans le monde entier.

Une production exceptionnelle: 550 votes…

  • 4 constitutions :
  • Sur L’Église : Lumen Gentium
  • Sur la Révélation divine : Dei verbum
  • Sur la sainte Liturgie : Sacrosanctum concilium
  • Sur l’Église dans le monde ce temps : Gaudium et spes
  • 9 décrets :
  • Sur la charge pastorale des évêques.
  • Sur le ministère et la vie des prêtres : Presbyterorum ordinis
  • Sur la formation des prêtres.
  • Sur la rénovation de la vie religieuse.
  • Sur l’apostolat des laïcs.
  • Sur l’activité missionnaire de l’Église : Ad gentes
  • Sur l’œcuménisme.
  • Sur les Églises orientales catholiques.
  • Sur les moyens de communication sociale.
  • 3 déclarations :
  • Sur la liberté religieuse : Dignitatis humanae
  • Sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes : Nostra aetate.
  • Sur l’éducation chrétienne.

L’ESPRIT DU CONCILE VATICAN II

  • Un concile « pastoral » : un nouveau vocabulaire.
  • Des mots apparaissent comme : dialogue, partenariat, coopération, amitié…
  • Le style est moins autoritaire, moins législatif, moins juridique, mais davantage basé sur la persuasion et l’invitation.
  • C’est un événement de langage qui induit une conversion intérieure profonde.
  • Une nouvelle relation au monde :
  • « L’Église dans le monde de ce temps » :
    • L’Église est DANS le monde, pas en dehors, ni au-dessus, ni en face.
    • L’Église est dans l’histoire, elle évolue avec son temps, pour dire la bonne nouvelle aux humains d’aujourd’hui.
  • Une Église solidaire du monde, dans un esprit de dialogue et de service.

Étroite solidarité de l’Église avec l’ensemble de la famille humaine. Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire.

  • Une Église qui a un message pour le monde mais qui a aussi quelque chose à recevoir du monde.
  • Une nouvelle relation aux autres :

Avant, les autres étaient au mieux ignorés, au pire des adversaires à combattre.

Le Concile se tourne vers les autres chrétiens, les autres croyants, les autres humains, en soulignant tout ce qui les approche du Christ, et donc de son Église.

Vatican II entrainera une réconciliation historique avec les juifs, nos ainés dans la foi, un développement du dialogue inter-religieux et une nouvelle étape dans le mouvement œcuménique en cessant de parler de retour.

  • Une nouvelle compréhension de l’Église :
  • L’Église peuple de Dieu, corps du Christ et temple de l’Esprit.
  • L’égalité des baptisés : LG 32.

Il n’y a donc qu’un Peuple de Dieu choisi par Lui : « Il n’y a qu’un Seigneur, une foi, un baptême » (Ep 4, 5). Commune est la dignité des membres du fait de leur régénération dans le Christ ; commune la grâce d’adoption filiale ; commune la vocation à la perfection ; il n’y a qu’un salut, une espérance, une charité indivisible. Il n’y a donc, dans le Christ et dans l’Église, aucune inégalité qui viendrait de la race ou de la nation, de la condition sociale ou du sexe, car « il n’y a ni Juif ni Grec, il y a ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, vous n’êtes tous qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3 ; 28 grec ; cf. Col 3, 11).

Si donc, dans l’Église, tous ne marchent pas par le même chemin, tous, cependant, sont appelés à la sainteté et ont reçu une foi qui les rends égaux dans la justice du Christ (cf. 2 P 1, 1). Même si certains, par la volonté du Christ, sont institués docteurs, dispensateurs des mystères et pasteurs pour le bien des autres, cependant, quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles dans l’édification du Corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité.

  • L’union des contraires: non pas ou…ou… mais et… et… L’Église doit gérer la tension, et non la nier, elle doit articuler les contraires qui ne sont pas contradictoires, elle doit tenir les deux bouts.

Comme le Christ est vraiment homme et vraiment Dieu, il faut tenir : églises locales et église universelle, sacerdoce commun des fidèles et sacerdoce ministériel, église sainte et église faite de pécheurs, le concile et le pape, le culte et la mission, la grâce de Dieu et l’action des hommes, la foi et les œuvres etc…

Conclusion :

Tout cela n’a été possible que :

  • Par l’action de l’Esprit-Saint.
  • Par tout le travail qui avait précédé le Concile : renouveau patristique, exégétique, œcuménique, théologique – souvent par des hommes qui avaient été sanctionnés (Congar, Chenu…)
  • Par un recentrage sur le Christ, « principe, voie et fin du Concile » (Paul VI)
  • Par une recherche du consensus le plus large : la première constitution sur la liturgie a été adopté par 2147 pour et 4 contre…. La réforme était importante, mais elle était moins une modernisation qu’une mise en conformité avec les fondements et la tradition.
  • Par l’attitude du pape Jean XXIII qui restait en retrait : il n’est intervenu qu’une seule fois, mais il faisait confiance, il encourageait, il confirmait.

La réception d’un Concile fait partie du Concile : Vatican II continue, sa réception n’est pas achevée. Le synode sur la synodalité de l’Église, marcher ensemble, est une manière de vivre la réception de Vatican II.

« Dans notre souvenir, comment ne pas rappeler notre prédécesseur d’heureuse et immortelle mémoire, Jean XXIII, que nous avons beaucoup aimé ? Pour nous… son nom évoque la figure pleine de douceur et de rayonnement sacerdotal lorsque le 11 octobre de l’an dernier il ouvrit la première session du deuxième Concile œcuménique du Vatican, et prononça ce discours que l’Église et le monde accueillirent comme un message prophétique pour notre siècle… Cher et vénéré pape Jean, soyez remercié et magnifié, vous qui, par une inspiration divine, avez voulu et convoqué ce Concile pour ouvrir à l’Église des entiers nouveaux et faire jaillir sur terre de nouveaux flots de doctrine et de grâce du Christ Seigneur, comme des sources de fraîcheur encore cachées… » Paul VI.